La nouvelle Ambassade de Suisse à Abidjan

Quelle est la particularité de ce projet ?
Le projet d’une ambassade est particulier, puisqu’il s’agit de construire un bâtiment « suisse » en territoire étranger et en l’occurrence dans un contexte geo-climatique totalement différent. C’est un projet qui doit non seulement répondre au cahier des charges fonctionnel d’une chancellerie, mais répondre aux condition climatiques particulières locales ainsi que de proposer une image qui parle de l’identité suisse.

Quelles en ont été les inspirations ?
Deux points de départ ont marqué le développement du projet : l’incroyable patrimoine d’architecture moderne des années 1960-70 qui marque le centre d’Abidjan. Ces bâtiments sont caractérisés par leur grande qualité de béton brut ou béton brut ou préfabriqué.

L’autre influence, c’est la villa existante, également des années 1960, ancienne résidence de l’ambassadeur de Norvège, acquise par la Suisse. Cet édifice est construit en béton, fortement structuré et marqué par ses lignes horizontales, socle et dalle de toiture.

Dans quelle mesure le lieu a-t-il influencé le projet ?
Le projet est intimement lié au lieu par son contexte climatique, culturel, et topographique. La galerie couverte est un élément architectural local qui permet l’usage de la ventilation naturelle. La matérialité en béton est une volonté de travailler avec des ressources locales, mais également d’évoquer le patrimoine local de l’architecture Moderne des années 1960-70, comme un hommage à ce savoir-faire, disparu depuis lors. La tête publique de l’ambassade profite de la topographie existante pour se soulever et « flotter » au dessus du parvis.

Comment se positionne l'édifice par rapport aux projets passés du bureau ?
Ce projet intervient dans la suite de plusieurs projets du bureau qui explorent les notions de structure en relation avec la forme d’un bâtiment et d’une thématique liée à l’identité et au sens représentatif d’un objet. Thème que l’on pourrait définir comme la « présence ».

Quel produit ou matériau a contribué au succès de l'édifice achevé ?
Le béton brut a été pensé comme une ressource locale, mais également comme une manière de travailler un bâtiment « structure » qui limite au maximum la mise en œuvre de matériaux importés d’Europe. Le coffrage fait de planches de magnifiques essences de bois locales a inspiré la matérialisation du mur des visas intérieur, qui met en évidence la beauté de ces essences, en alternance avec des miroirs qui reflètent le parc environnant.