Centre Universitaire de traitement et réadaptation CHUV-CUTR Sylvana
Chambres avec vues
2b architectes
2. November 2017
Surélévation CUTR Sylvana. Photo : Matthieu Gafsou
La transformation et surélévation du CUTR-CHUV de Sylvana à Epalinges, propose pour ce programme de rééducation sous son apparence de grande toiture cuivrée, une mise en oeuvre du bois offrant une alternative tant structurel qu’atmosphérique aux enjeux de cette optimisation d’un bâtiment du début du XXème.
Utilisation Clinique médicale
Lieu Chemin de Sylvana 10, 1066 Epalinges VD
Type de commande Mandat direct
Maître d'ouvrage CHUV, Centre Hospitalier Universitaire Vaudois
Architecture 2b architectes, Lausanne VD | Pilotes S. Bender et Ph. Béboux | B. Adam, P. Krecl, C. Alves, F. Köhli, C. Vuurmans, S. Genzoni, Ph. Herkommer, Q. Rosset, R. Pache
Direction des travaux a.planir, Echallens VD
Année de l'achèvement des travaux 2016
Mandataires Ingénieur bois: Pirmin Jung AG, Rain LU | Ingénieur civil: 3demArch Sàrl, Crissier VD | Ingénieur physique: Pirmin Jung AG, Rain LU | Ingénieur acoustique: Pirmin Jung AG, Rain LU | Ingénieur CVSE: Amstein+Walthert AG, Lausanne VD
Volume du bâtiment 5'650 m3 (SIA 416)
Photos Matthieu Gafsou, Lausanne
Quelle est la particularité de ce projet ?
Le Centre Universitaire de Traitement et de Réadaptation pour personnes âgées / CUTR-CHUV de
Sylvana, est un ancien sanatorium construit en 1916 à Epalinges, commune des hauts de Lausanne,
sur un site exceptionnel surplombant le Léman d’est en ouest, en offrant en lisière de forêt, une vue
panoramique sur le grand paysage.
Ce projet d’optimisation de la toiture du bâtiment existant offre deux étages de lits et de programmes
de soins contenus dans une nouvelle toiture, remplaçant l’attique et le comble existant construit dans
les années 1950. Jouant des contraintes techniques et de gabarit par une forme organique multipliant
les faîtes et pans de toiture, il réinterprète la toiture originelle de cet ancien sanatorium, cherchant à
terme à disparaître dans la canopée de la forêt où il prend place.
Cette forte volonté d’intégration à son environnement végétal et le cadre budgétaire réduit ont conduit au choix de simples lés bitumineux revêtus d’usine d’une feuille de protection en cuivre, faisant ainsi directement office d’étanchéité et de revêtement pour la toiture, qui à terme, prendra les tonalités de l’arborisation qui la borde. Cette toiture préfabriquée, construite en bois et en partie en métal, a permis de limiter la surcharge des nouveaux programmes, tout en offrant par la rapidité de sa mise en oeuvre, une durée de chantier limitée, permettant de maintenir l’exploitation hospitalière existante. Profitant du potentiel de vues exceptionnel du site, des ouvertures de tailles variées percent la toiture et sont disposées pour offrir des liens permanents depuis les programmes intérieurs, avec le grand paysage et le Léman.
Surélévation CUTR Sylvana. Photo : Matthieu Gafsou
Quelles en ont été les inspirations ?
Une recherche sur une forte intégration dans le paysage et une densification typologique ont été les
inspirations, tout comme la réinterprétation de la toiture originelle du sanatorium, qui avait été
remplacées lors de sa transformation en hôpital dans les années 1950.
Dans quelle mesure le lieu a-t-il influencé le projet ?
Comme déjà dit précédemment l’histoire du lieu et du bâtiment, son insertion en lisière d’une forêt,
ainsi que le cadre budgétaire serré et l’obligation de réduire les nuisances en contenant la durée du
chantier, sont à la base des choix qui ont générés sa forme et son expression matérielle. En ce sens, c’est un projet qui a puisé dans les données de son contexte (historique, topographique,
programmatique, économique, etc.), les éléments qui ont servi à sa matérialisation concrète.
Surélévation CUTR Sylvana. Photo : Matthieu Gafsou
Dans quelle mesure le maître d'ouvrage, le client ou les futurs utilisateurs ont-ils influencé le
projet ?
Faisant face à un besoin croissant de lits de réhabilitation (lits B) post-hospitalisation, le CHUV a lancé une étude de densification du site qui a fait la démonstration du potentiel à long terme d’un
développement conséquent de programmes d’accueil et de soins sur le plateau existant entre le
bâtiment et la forêt, ainsi que de la possibilité à très court terme, d’une optimisation du bâtiment
existant, par la surélévation de sa toiture qui permettait de combler très rapidement le déficit de lits B
du Canton.
Si 2b a donc initié le projet en faisant la démonstration de cette possibilité, celui-ci a été développé et
concrétisé en relation constante avec le MO et les utilisateurs, seule démarche à même de pouvoir
intégrer l’entier des enjeux complexes que pose un projet hospitalier et surtout une
optimisation/transformation en site hospitalier occupé.
Comment se positionne l'édifice par rapport aux projets passés du bureau ?
Le rapport aux contextes (historique, topographique, culturel, programmatique, environnemental,
économique, etc.), et l’utilisation de ces données et contraintes contextuelles pour générer des
stratégies de projets que nous nommons des stratégies urbaines concrètes, est une constante dans
tous les projets de 2b et relie l’entier de nos réalisations. A ce titre l’optimisation du CUTR CHUV de Sylvana, s’inscrit intégralement dans la filiation des autres projets de notre bureau.
Surélévation CUTR Sylvana. Photo : Matthieu Gafsou,
Quel produit ou matériau a contribué au succès de l'édifice achevé ?
Le bois qui compose l’essentiel de la structure de la surélévation a permis une mise en oeuvre rapide
et un montage essentiellement à sec des éléments préfabriqués, qui réduit fortement le temps de mise
en oeuvre et les nuisances du chantier.
A l’intérieur, outre la plus value spatiale de la typologie, une attention particulière est portée aux
matérialités pour créer une atmosphère spécifique familière et domestique, différente de l’univers
hospitalier habituellement proposé. Support de ce caractère et de cette habitabilité, le bois est utilisé
de manière omniprésente comme matériau de revêtement. Utilisé notamment au sol et pour les
plinthes hautes qui intègrent les portes, il participe à l’atmosphère de ces espaces de séjour et de
réadaptation, et au ressenti des patients, du personnel médical et des visiteurs, dans l’idée de créer à
Sylvana, un lieu qui est une étape importante et constitutive du processus de traitement et de
réadaptation, entre le milieu hospitalier et le retour des patients à leur domicile.