construire + malin = romain !
Joanie Goulet
29. outubro 2019
La chèvre, un outil bien malin. (photo © ArchéoLab 2019)
L’architecte Tournevis cherche désespérément de la main d’œuvre. L’exposition «construire + malin = romain!» à l’ArchéoLab de Pully invite le jeune public à venir en aide à l’architecte en détresse.
Maçons, charpentiers, tailleurs de pierres, forgerons et compagnie, au travail. Dans un cadre interactif et ludique, les enfants peuvent s’exercer aux différents métiers de la construction de l’époque romaine. Des textes et des vidéos très accessibles expliquent chaque tâche. Des anecdotes de chantier et des événements marquant de l’histoire romaine, telle que la conservation du site de Pompéi grâce à l’éruption du Vésuve, y sont racontés. Pour chaque métier, un petit exercice pratique et parfois physique est proposé.
Le principe de la clef de voûte. (photo © ArchéoLab 2019)
L’ArchéoLab est un espace muséal destiné à la découverte de l’archéologie. Il occupe un abri construit dans les années 1970 pour protéger les fouilles de la villa romaine de Pully, un site archéologique d’importance nationale. Les restes de la demeure ne constituent qu’une toute petite partie de sa grandeur d’époque. Par contre les vestiges mis au jour sont relativement bien conservés et assez particuliers. On y découvra un double mur semi-circulaire préservé sur une hauteur de 4,50 mètres. Le mur concentrique intérieur est revêtu d’une fresque de 15,60 mètres de longueur sur 1,40 mètre de hauteur, la plus longue fresque romaine conservée au nord des alpes. Elle est datée de la phase principale d’occupation de la villa soit de la première moitié du 2e siècle et illustre plusieurs scènes d’une course de chars. Dix années furent nécessaire pour sa reconstitution. L’ArchéoLab expose au centre de cet impressionnant hémicycle décoré. Dans le cadre de l’exposition en cours, un échafaudage en bois comme dans le temps de Vitruve est reconstruit. Les boulins sont fixés à même les murs romains de la pièce en abside, dans des trous existants dédiés à cette fonction.
Derrière le chantier, la fresque romaine. (photo © ArchéoLab 2019)
L’abri-musée n’est pas en très bon état. Lors de notre visite, des ouvriers étaient affairés à ouvrir le pied des façades. Des problèmes d’humidité (et donc de conservation des vestiges) sont fréquents. Par ailleurs, cet espace situé en souterrain sous la place du Prieuré est plutôt petit et sombre. En 2017, un concours visant la «requalification du site du Prieuré et de la Villa romaine pour la création de l’Hôtel de ville et de l’ArchéoLab» fut lancé. Il a été remporté par FAZ architectes + Garcés de Seta Bonet arquitectes. L’abri-musée sera démoli et un nouveau bâtiment de deux étages valorisera les vestiges romains et fournira des espaces distincts pour les expositions temporaires et permanentes. Comme dans l’hémicycle d’il y a deux millénaires, les visiteurs auront une belle vue sur le lac et les alpes.