L’essor du béton

Au début dusiècle passé, le béton armé transforme radicalement l’architecture et la construction. Ce chapitre fascinant fait l’objet d’un essai signé par Roberto Gargiani qui raconte l’histoire d’une technique ainsi qu’une nouvelle vision de l’architecture américaine du XXe siècle. Diplômé de la Faculté de Florence, Gargiani obtient en 1992 son doctorat en histoire de l’architecture et de l’urbanisme. Après avoir enseigné à Florence, Rouen, Paris, Venise et Rome, il est depuis 2005 professeur d’histoire de l’architecture à l’EPFL (Ecole polytechnique fédérale de Lausanne). 

Avec une belle bibliographie à son actif, l’architecte italien donne ici un aperçu complet des recherches les plus importantes menées aux États-Unis de 1940 à 1970.

Armé ou non, préfabriqué ou coulé en place, utilisé sous forme de squelette, de murs, de colonnes, de blocs ou de panneau, le béton est analysé à travers les œuvres des plus grands architectes de l’époque, Mies van der Rohe, Marcel Breuer, Walter Gropius, Minoru Yamasaki et bien d’autres. 

Une nouvelle ère pour le béton commence dès le début des années 1940, pendant la guerre, puis en raison des restrictions économiques d’après-guerre et des expérimentations de certains architectes rendues possibles grâce aux inventions des ingénieurs. A l’époque, la pratique fréquente de laisser les matériaux exposés donne lieu à une série de techniques et de recherches artistiques sur les textures spécifiques et les valeurs symboliques de ce matériau.

De Le Corbusier à Louis I. Kahn, de Kenzo Tange à Giovanni Michelucci, d’Eero Saarinen à Paul Rudolph, Ieoh Ming Pei et Marcel Breuer, les architectes commencent une exploration systématique de la production de béton. Le livre raconte la naissance et l’évolution des dispositifs structurels pour la construction de gratte-ciel en béton armé, à travers l’analyse des travaux réalisés.

Les réflexions de Frank Lloyd Wright sur ce matériau remontent aux années 1900, quand il réalise que l’une de ses qualités les plus importantes, du point de vue technique et formel, est sa nature monolithique. Wright envisage de nouveaux espaces et de nouvelles techniques de placer et de façonner le béton en structures inhabituelles. 

L’ouvrage, rédigé en anglais et en trois tomes, se présente sous la forme d’un dense coffret de 916 pages. A travers l’analyse d’un matériau, il passe en revue toute l’histoire de l'architecture américaine du XXe siècle.